The wolf and the dog (le loup et le chien)

Publié le par Collectif Psychologues Descartes

Afin de permettre la publication dans une revue internationale, la fable vous est d'abord proposée en anglais:

A prowling wolf, whose shaggy skin
(So strict the watch of dogs had been)
Hid little but his bones,
Once met a mastiff dog astray.
A prouder, fatter, sleeker Tray,
No human mortal owns.
Sir Wolf in famish'd plight,
Would fain have made a ration
Upon his fat relation;
But then he first must fight;
And well the dog seem'd able
To save from wolfish table
His carcass snug and tight.
So, then, in civil conversation
The wolf express'd his admiration
Of Tray's fine case. Said Tray, politely,
'Yourself, good sir, may be as sightly;
Quit but the woods, advised by me.
For all your fellows here, I see,
Are shabby wretches, lean and gaunt,
Belike to die of haggard want.
With such a pack, of course it follows,
One fights for every bit he swallows.
Come, then, with me, and share
On equal terms our princely fare.'
'But what with you
Has one to do?'
Inquires the wolf. 'Light work indeed,'
Replies the dog; 'you only need
To bark a little now and then,
To chase off duns and beggar men,
To fawn on friends that come or go forth,
Your master please, and so forth;
For which you have to eat
All sorts of well-cook'd meat--
Cold pullets, pigeons, savoury messes--
Besides unnumber'd fond caresses.'
The wolf, by force of appetite,
Accepts the terms outright,
Tears glistening in his eyes.
But faring on, he spies
A gall'd spot on the mastiff's neck.
'What's that?' he cries. 'O, nothing but a speck.'
'A speck?' 'Ay, ay; 'tis not enough to pain me;
Perhaps the collar's mark by which they chain me.'
'Chain! chain you! What! run you not, then,
Just where you please, and when?'
'Not always, sir; but what of that?'
'Enough for me, to spoil your fat!
It ought to be a precious price
Which could to servile chains entice;
For me, I'll shun them while I've wit.'
So ran Sir Wolf, and runneth yet.

John of The Fountain

Version française

Un Loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
"Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée :
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. "
Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
- Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. "
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
"Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose.
- Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.

Publié dans Chroniques

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